Après le 1er tour des présidentielles, HEGEMONIA 3

Après le 1er tour des présidentielles, la recomposition de la bourgeoisie française se poursuit
HEGEMONIA, n°3—24 avril 2017

L’exacerbation de la crise organique du capitalisme français (et européen) et institutionnelle de la Ve République.
 
Dimanche soir, les résultats du 1er tour des élections présidentielles ont donné une acuité nouvelle à une analyse de Gramsci. 
En période de crise organique du capitalisme, des partis nouveaux et des hommes nouveaux apparaissent et avec eux le danger de la violence et de la force.
 
Dès le 18 avril (1) dernier, nous rappelions ainsi cette citation de Gramsci: en période de crise organique, « la classe dirigeante traditionnelle,  qui a un personnel nombreux et entraîné, change d'hommes ». « A un certain point de leur vie historique, les groupes sociaux se détachent de leurs partis traditionnels, c'est-à-dire que les partis traditionnels, dans la forme d'organisation qu'ils présentent, avec les hommes bien déterminés qui les constituent, les représentent, et les dirigent, ne sont plus reconnus comme expression propre de leur classe ou fraction de classe. Quand ces crises se manifestent, la situation immédiate devient délicate et dangereuse, parce que le champ est ouvert aux solutions de force, à l'activité des puissances obscures, représentées par les hommes providentiels » (Observations sur quelques aspects de la structure des partis politiques dans les périodes de crise organique) (2).

En effet, force est de constater ceci : 

Une hémorragie électorale des deux partis classiques et principaux de la domination bourgeoise (PS et LR), éliminés du second tour 

L’apparition d’une nouvelle organisation bourgeoise, qualifiée au second tour 

Un renforcement électoral de l’extrême droite, pour la deuxième fois franchissant l’obstacle du 1er tour 

Un renforcement électoral encore plus prononcé de la gauche réformiste 

Une absence de capitalisation électorale du mouvement anti loi el Khomri et du rejet du quinquennat Hollande pour les sectes trotskystes, loin de leur score de 2002 

Vers la limitation des libertés politiques